À Albi, le brûlage à l’air libre des « déchets verts » est désormais strictement interdit. Cette mesure, imposée par arrêté préfectoral, vise à mettre fin à une pratique nuisible à l’environnement et à la santé publique.
Les risques de la combustion des déchets verts
La combustion des déchets verts, tels que les éléments provenant de la tonte de pelouse, la taille des haies, et les résidus d’élagage, présente des risques significatifs pour l’environnement et la qualité de l’air. Selon des données de l’Ademe, la combustion de biomasse contribue à hauteur de 50 à 70 % à la pollution carbonnée hivernale.
Des chiffres révélateurs
Pour mettre en évidence l’impact néfaste de la combustion des déchets verts, examinons de près quelques données significatives. Brûler à l’air libre 50 kg de végétaux verts représente une action en apparence anodine, mais les conséquences environnementales sont considérables.
Pour contextualiser, la combustion de cette quantité de déchets verts génère autant de particules nocives que trois mois de chauffage d’un pavillon équipé d’une chaudière au fioul. Ces chiffres soulignent la gravité de la situation, mettant en lumière que ce geste, en apparence isolé, contribue de manière significative à la pollution atmosphérique.
La comparaison avec le chauffage au fioul met en évidence les particules émises lors de la combustion des déchets verts. Ces particules, lorsqu’elles sont inhalées, peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires, entraînant des risques pour la santé, notamment des problèmes respiratoires et des irritations des voies respiratoires.
De manière tout aussi préoccupante, brûler 50 kg de déchets verts équivaut à la pollution générée par une voiture diesel récente parcourant près de 10 000 km. Cette comparaison met en relief l’ampleur de l’impact, soulignant que des gestes en apparence mineurs, tels que le brûlage de déchets verts, peuvent avoir des conséquences similaires à celles de pratiques polluantes plus courantes.
Les émissions résultantes de la combustion des déchets verts contribuent de manière significative à la détérioration de la qualité de l’air, avec des répercussions directes sur la faune, la flore et l’écosystème environnant. Il est essentiel de prendre conscience que chaque acte individuel de brûlage de déchets verts a des répercussions étendues, allant au-delà de l’environnement immédiat.
Les alternatives proposées par les autorités
Face à cette interdiction, il est crucial de s’orienter vers des pratiques plus durables et respectueuses de l’environnement. Les déchets verts peuvent être traités de différentes manières, notamment par le compostage sur place, le broyage, ou en les déposant en déchetterie.
Compostage : une solution écologique
Le compostage, par exemple, offre une alternative écologique. Non seulement il permet de réduire la quantité de déchets envoyés en décharge, mais il produit également un engrais naturel bénéfique pour les sols. En adoptant cette pratique, chaque individu contribue à la valorisation organique des déchets, favorisant ainsi une croissance verte et responsable.
Produits phytos : Albi montre l’exemple
Outre l’interdiction du brûlage des déchets verts, la ville d’Albi prend des mesures proactives en matière de produits phytosanitaires. Alors que l’utilisation de ces produits reste autorisée dans les cimetières, la municipalité a décidé de montrer l’exemple en les éliminant progressivement.
Des espaces végétalisés
Pierre-Marie Senes, conseiller municipal délégué aux parcs et jardins, explique que certaines zones du cimetière des Planques ont été végétalisées avec des plantes allélopathiques. Ces dernières sécrètent des substances toxiques pour les autres plantes, éliminant ainsi le besoin de produits phytosanitaires.
Préparation à l’interdiction future
Albi anticipe également l’interdiction imminente des produits phytosanitaires à usage domestique, prévue au 1er janvier 2019. Cette anticipation se traduit par des actions concrètes, notamment un programme pluriannuel de rénovation des allées des cimetières.